Ce qui m'a le plus marqué en voyant ce modèle évoluer, c'est le sentiment d'un châssis au comportement rustique (ou basique), mais pourtant très efficace (je parle de son évolution en piste, pas de sa conception
)
C'est difficile à décrire comme impression (et surtout pas péjoratif), mais un peu comme si les ingénieurs ne s'étaient pas préoccupés de faire dans la finesse mais uniquement concentrés sur la simplicité dans les réactions du châssis. Pour contraster mon propos, je décrirais le comportement d'un TRF 201 comme particulièrement léché, onctueux, limite torturé dans le sens où quelle que soit la situation, même non "naturelle", le châssis va gérer et garder un comportement "facile". En clair, il y a tellement "d'assistance" que le TRF 201 s'occupe de tout au point que n'importe quel pilote se sent pousser des ailes aux commandes de cet engin. En termes de pilotage, même si le pilote fait des erreurs, le TRF 201 "corrige" ou "pardonne".
C'est tout le contraire avec ce RC10 : les réactions sont directes, basiques, prévisibles et simples à comprendre. Un peu comme si on revenait aux basiques du pilotage TT, la conduite sans ABS, ESP, Traction Control et autres sigles électroniques. D'une certaine manière, le pilotage est direct et sans surprises : chaque commande du pilote est immédiatement "rendue" par le châssis, et si c'est une faute de pilotage, alors ça se voit immédiatement sur la piste. Ca c'était pour le "basique". Pour l'efficacité, alors que le TRF 201 est une sorte de "tapis volant", le RC10 est secoué dans les sections où ça secoue et il glisse là où c'est glissant (contrairement au TRF 201 qui tiendra sans broncher jusqu'au moment où il décroche violemment). Mais malgré tout, il reste particulièrement sain et efficace : même si ça secoue, il reste parfaitement en ligne. Pas comme un tapis volant qui semble imperturbable : on voit clairement le RC10 être secoué par le terrain, mais pour autant, il ne subit pas le terrain en gardant la trajectoire dictée par le pilote.
Le propos n'est bien évidemment pas de comparer ce RC10 à un TRF 201, ce serait totalement stupide (j'aurais aussi pu prendre le Durango de TdM en exemple) : c'est le contraste qu'ils offrent que j'ai trouvé intéressant. Je pense d'ailleurs que ce RC10 est idéal pour réellement apprendre à piloter car il est plus simple à comprendre qu'un TRF 201 (ou autre machine moderne) qui pardonne tellement qu'on a vite le sentiment de n'avoir rien à corriger dans son pilotage.
De fait, même si ça va faire grogner le proprio
, je pense que la ré-édition du RC10 Gold est une belle opportunité pour les fans de la marque, mais également pour tous ceux qui veulent revenir aux bases du pilotage pour s'améliorer avec un modèle qui m'a surpris par la qualité de son comportement vu son âge.