L’issu du projet FOFF basé sur le SCX10 et dont vous pouvez retrouver l’intégralité des évolutions dans ce topic m’a permis de me rendre compte de plusieurs choses. D’une part, le SCX10 n’est pas à proprement parlé une très bonne base pour en faire un buggy de vitesse. La trop grande démultiplication de la transmission en fait un engin taillé pour le trial, et c’était ce dont il a été conçu à la base. L’idée de mettre un moteur électrique surpuissant ne résoudra pas le problème de surchauffe et donc de rendement, sans oublier la surconsommation en électrons.
D’autre part, le Formula Offroad exige d’avoir un terrain spécifique sur lequel on pourra rouler, à savoir une colline de sable ou de terre battue. Ce n’est pas forcément facile à trouver partout et d’ailleurs le sable n’est franchement pas le meilleur copain du SCX10. Les ponts ne sont absolument pas étanches pour un sou, le moteur est très exposé aux projections où clairement il s’en prend plein la figure, on se retrouve à la fin de la journée à devoir tout démonter, moteur y compris, pour jeter toute cette quantité de sable fin venue s’incruster dans les mécanismes. C’est vraiment effrayant de voir le résultat.
Le SRB de Tamiya est un très bon engin, mais sa tenue de route donne parfois des sueurs froides dues à l’étroitesse de son train avant notamment. D’ailleurs les roues sont trop petites pour pouvoir faire le fou sur un terrain mou car on s'enlise très facilement.
Alors la solution est venue plus tard d’après un commentaire lu sur Vintage RC. A l’occasion de l’annonce par Axial de la production du modèle EXO, un buggy 4WD, lemecanodejante avait cité le chassis tubulaire de chez RC4WD. Ce chassis reprend les formes des « sand rails » dont les américains sont si friands en ce moment. Pas forcément très beaux de prime abord, ils s’avèrent néanmoins très stables et encaissent aisément le surcroît de puissance provenant des blocs V8 suralimentés, installés en porte-à -faux arrière. Les wheelings deviennent alors très facile dans le sable !
A présent, voici le projet. Je précise toutefois que le montage s’adresse surtout aux modélistes bricoleurs. Il faut être un minimum outillé pour certaines tâches, comme un Dremel avec son disque à tronçonner, une perceuse à colonne, un jeu de mini-limes, un découpe-tube et un tube en aluminium, une tige filetée, une plaque en époxy, un jeu de clé Allen, etc… En effet, le montage ne sera pas aussi aisé qu'une Tamiya puisqu'il faut faire des retouches sur le chassis et les différents composants.
Il faut donc des suspensions de modèles Traxxas, et le must étant de piocher directement dans la gamme VXL connue pour être équipée d’un ensemble brushless des plus performants, le Velineon et son contrôleur. Et c'est en allant sur Leboncoin que j'ai pu trouver un Stampede d'occasion. Les roues arrière sur la photo ci-dessous ont été changées par mes soins dès l'arrivée du modèle à la maison.
Appeler ça comme vous voulez, la faute à pas de chance ou la loi c’est la loi (ben voyons), mais j’ai eu la taxe douanière à payer. Si ça peut soulager la dette de l’Etat… Bref, me voilà avec le chassis tubulaire tant attendu et effectivement ça sent le solide. Les différents éléments ont été pointés à la soudure, ce qui est amplement suffisant pour nos besoins. A priori, il doit s’agir d’une soudure à l’arc.
Tout le chassis a été recouvert d’une peinture noire, d’une platine centrale en aluminium, recouvert de panneaux de carrosserie en Lexan prédécoupés et percés. Cependant, ce chassis n’est pas exempt de tout reproche et vous verrez qu’il souffre de quelques défauts de conception dont manifestement le fabricant ne doit pas le savoir ou a préféré d’oublier de les rectifier.
Dans la recherche des composants, j’ai mentionné le manque de conformité de certains éléments, et le train arrière en fait partie. Car sur les vrais sand-rails, on utilise des suspensions à bras tirés tandis qu’en modélisme on utilise plutôt une géométrie à double triangulation. A ceci, j’aimerais bien savoir pourquoi devrait-on préférer telle solution et pas une autre ?
Passons à l’installation du train arrière sur le chassis. Je m’aperçois alors que les 4 trous de fixation côté chassis sont mal positionnés. Il m’a fallu jouer de la lime « queue de rat » pour rectifier ça. Avant de pouvoir insérer la transmission à travers les tubulures du chassis, il m’a fallut ôter le cache-couronne. De plus, j’ai dû découper au Dremel le support d’amortisseur d’origine qui ne servira plus à rien. Après quelques ajustements, le train arrière est en place et opérationnel.
Cependant j’ai dû me confectionner les tirants supérieurs manquants dans ma liste des courses avec ce qui me reste de chapes, un tube en aluminium et une tige filetée M3. Pour les deux derniers éléments, on peut les trouver facilement dans les magasins de bricolage.
Cependant mon plus gros souci se situe dans le système de direction car RC4WD a prévu des trous de fixation trop reculés, et de ce fait les barres de direction ne travaillent pas dans de bonne condition. Il suffit de donner un léger coup dans une roue directrice côté intérieur pour que le tirant de direction prenne un angle inhabituel et bloque ainsi tout le mécanisme. La solution la plus simple étant d’avancer de 12mm, soit environ la moitié d’un pouce, pour corriger ce problème. Simple à faire au demeurant, mais il faut le faire soi-même et être équipé d’un Dremel et d’un pointeau. Étonnant que RC4WD semble ne pas vouloir corriger ce problème en dessinant une nouvelle platine avant de la souder au chassis. D’ailleurs je ne suis pas le seul à avoir recours à cette solution puisque les modélistes américains font de même sur les leurs.
Dans la foulée et pour achever les modifications, j’ai dû rajouter des perçages pour le servo de direction de 12 mm en avant.
Et pour finir au chapitre des retouches à effectuer, les entretoises soudés au chassis qu'il m'a fallu les raccourcir de 2 ou 3 mm à la lime pour faire passer les triangles inférieurs.
Pour l’implantation des différents éléments, j’ai choisi de placer le contrôleur devant le train arrière et la batterie en position longitudinale, tout en étant décalée sur le côté en raison du servo de direction. Le récepteur sera placé derrière ce dernier, et il reste encore de la place pour un éventuel module d’éclairage.
Seule ombre au tableau, la platine centrale en aluminium du chassis. J’ai comme un doute sur sa résistance aux chocs vu sa finesse. Le temps me dira si mes craintes s’avèrent juste ou non.