Il était "amusant" de constater qu'au lieu de parler du bien que l'on veut acquérir, la discussion s'éternisait sur le seul aspect "taux d'intérêt". C'est comme les gens qui achètent une voiture : seule compte la remise, peu importe la voiture (véridique, j'étais commercial automobile dans mes jeunes années...)
Bien sûr, il est très important de tenir compte du taux (faire un maximum de comparaisons au niveau des banques), mais il faut garder en tête qu'il vaut mieux un taux élevé avec un prix correct, plutôt qu'un prix élevé avec un taux correct. Pour deux raisons :
- il est toujours possible de renégocier un crédit par la suite. Ce n'est bien sûr pas possible avec le prix d'une maison ou d'un appart...
- Les taux faibles ont favorisé l'apparition de prêts sur 25 et 30 ans, une vraie plaie à mon sens, car les banques ont prêté trop facilement, et les prix ont du coup flambé.
Pour rappel, le temps moyen de possession d'un bien en France est de 7 ans. En gros, au bout de 7 ans, avec un crédit sur 30 ans sans apport (ce qui était assez courant ces dernières années), on n'a même pas assez capitalisé pour rembourser ne serait-ce que les frais de notaire. Dit autrement, si on doit revendre son bien à ce moment-là , et si par chance les prix n'ont pas baissé entre temps, la revente ne rapporte rien. On perd sur tous les tableaux : mensualités élevées (faut bien rembourser la banque), des impôts plus élevés (taxe foncière), et des charges à assumer. Et je ne parle pas lorsque le marché a baissé et que la vente de la maison n'arrive pas à solder le prêt...
Les conséquences de la flambée des prix de ces dernières années :
- toutes les personnes qui se sont endettées ces quelques dernières années vont devoir rester un bon paquet de temps dans leur logement actuel.
- ces mêmes personnes vont donc se retrouver exclues du marché dans quelques années (pas possible de revendre à perte son bien), ce qui va entraîner davantage de baisse des biens
- les impôts locaux vont augmenter substantiellement (ça a déjà commencé) : les frais de mutation (notaire) sont un impôt qui rapporte 10 milliards d'euros par an aux collectivités. Ces dernières ont établies leur budget prévisionnel par rapport à cette rente profitable, indexée sur le prix de vente des biens. Avec un marché en déroute (autant en volume de ventes qu'en prix), c'est de l'argent en moins dans les caisses (qu'il faut bien retrouver ailleurs -> dans nos impôts...)
- le gouvernement actuel, qui prônait la "mobilité" géographique afin de s'adapter au marché du travail, s'est bien foutu de nous. Les gens étant étant bloqués par leur crédit, ils deviennent "malléables" à corvée. Du pain béni pour nos patrons (qui oserait se tirer de sa boite avec un endettement au taquet et une baraque impossible à revendre ?)
Bref, tout ça pour dire que le paramètre achat ne doit pas se borner à une question de taux de crédit. La seule vraie question est : quand et pourquoi acheter ?
Dans le cas de Fiestix, à 45 ans, avec un prêt sur 15 ans, sans apport, cela permet d'emprunter un peu plus de 105.000 euros (en tenant compte des 33% d'endettement). Le hic, c'est que sans argent de côté, la banque risque de tiquer car si avec 700 euros de loyer Fiestix n'a pas mis un rond de côté, je doute qu'elle finance un prêt à 833 euros mensuels. De toutes façons, le mieux est d'aller voir sa banque et d'entendre leur son de cloche. En ce moment, il me semble qu'elles refusent de prêter lorsqu'il n'y a pas d'apport.
Si je peux donner un conseil à Fiestix : essayer de mettre de l'argent de côté. La baisse des prix est enclenchée pour plusieurs années maintenant (la dernière fois qu'ils ont baissé, c'était de 91 à 97 en région parisienne, où les prix avaient prix 40% de claque-> un bien à 100000 euros se retrouvait alors à 60000 euros). Si aujourd'hui 833 euros permettrait théoriquement d'acheter un bien à 100000 euros sur 15 ans, dans 5 ans, un bien à 60000 euros pourra être financé sur 10 ans pour 700 euros par mois...)
Rien n'est perdu. :salut:
