RC-Vintage

Suis juste sur le cul, :top: tu fais rêver toi ...

Arno

optimamidpower a écrit : N' ayant pas trouvé la fraise avec le module exact, j' avais du la fabriquer à partir d' un carré d' acier (4X4mm) ajusté à la meule, puis traité, trempé.
Comme tu pars d' une tige (à section carrée ou ronde, peu importe) d' acier, ta fraise n' a naturellement qu' une seule dent (elle n' est pas ronde avec plusieurs dents comme une fraise classique).
Ces fraises à une dent, même si fabriquée à partir d' un bon acier stup puis trempé, ne permet pas de tailler des matières trop dures.
Avec ce type de fraises, tu peux travailler sans problème toutes les matières plastique, nylon ou composite, mais aussi l' alu, le duralumin, et le laiton (c' est d' ailleurs en laiton que je retaillais mes OT-86 et non en acier comme c' est d' origine)
Cette méthode de fabrication de fraise est très courante en Horlogerie pour plusieurs raisons dont: 1 permet de retailler des rouages très anciens aux modules incertain, 2 ca ne coûte rien, c' est fabriqué avec l' expérience en 5 minutes et surtout, pas besoin de courir de gauche à droite et de midi à 14h pour tenter de trouver la fraise introuvable ...

Horloger, le plus beau métier du monde ! :roll:

J'ai vu cette méthode en vidéo. C'est donc un bout d'acier taillé à la main (et à la meule) pour que la forme corresponde à ce qu'il faut enlever entre deux dents.
C'est ce qu'on appelle un "fly cutter" (les vidéos étaient en anglais et je n'ai pas le mot français pour cet outil).
Il faut une fraiseuse verticale classique et un plateau diviseur avec mandrin pour faire ça, et bien sûr le porte-outil adapté.
Et surtout le coup de patte de l'artiste car meuler la bonne forme sur un minuscule bout d'acier, faut quand même en être capable...

Comment fais-tu pour tremper ton carré d'acier quand tu l'as meulé ?
C'est faisable simplement ou il faut un équipement spécial ?

C' est bien la méthode dite "fly cutting" , bien vu l' artiste! :top:
Je n' ai jamais entendu d' autres manière de l' appeler non plus...
A vrai dire, c' est un collègue horloger spécialisé dans la pendulerie ancienne qui m' a appris ce système.
Il a fait ses études en Australie, c' est là bas qu' il a appris le "fly cutting", (ce n' est pas à l' école d' horlogerie Belge qu' on m' aurait appris ça même si j' y ai appris d' autres choses intéressantes comme le trempage).
Pas le choix que d' utiliser une fraiseuse spécifique, pour ma part, j' utilise une fraiseuse type Bergeon (pour ne pas citer de marque) avec le grand plateau diviseur.
C' est une fraiseuse très facile à réaliser sois même, vu tes compétences, tu devrais y arriver aisément.
La base de la mienne n' est pas en acier comme l' originale mais en duralumin et en laiton, (cependant, certains composants sont en acier stup pour garder la rigidité, donc, la précision) la seule pièce que j' ai du acheter, c' est le plateau diviseur qui pour ma part, est irréalisable sois même avec précision. (si tu veux, je peux t' envoyer une photo de ma fraiseuse home made ici ou ailleurs ?).
Concernant le trempage il est très simple à réaliser et délicat à la fois, tu dois chauffer ta pièce à rouge (rouge vif cerise, pas moins ni plus clair) avec l' aide d' un bec à gaz et maintenir la pièce rouge pendant quelques secondes (en l' écartant ou en la rapprochant de la flamme) pour que le cœur de la pièce ai le temps de rougir aussi, puis tu la laisses tomber directement dans un fluide comme de l' eau ou de l' huile tans qu' elle est encore rouge!
La réaction au moment du choc thermique effectuera le trempage, ta pièce traitée sera nettement plus dur (s' émoussera moins vite) mais aussi plus cassante (faire des petites passes pour ne pas l' ébrécher)
Le fait que ta pièce soit plus dur c' est que lors du choc thermique les molécules que composent l' acier se "cristallisent" et le fait que l' acier est inévitablement plus cassant c' est que les molécules étant refroidies très rapidement, elles n' ont pas le temps de se "ressouder correctement " entre elles (c' est a peu ce chose près de ce qui m' avait été appris lors de mes cours de résistance des matériaux).
La partie délicate est justement que si tu ne chauffes pas assez, le trempage sera minime et donc inefficace, au contraire, si ta pièce est trop chaude (couleur blanchâtre, presque au bord de la fusion), alors ta pièce une fois trempée sera bcp trop fragile, limite comme du verre...
Lorsque tu maintient ta pièce (à l' aide d' une pince plate par exemple), prends bien soin de ne pas faire de coupure thermique lors de la mise en chauffe de la pièce à traité, CAD, maintient ta pièce avec ta pince le plus loin possible de la partie à tremper (en général, je ne trempe que l'affût de mes mèches ou fraises fabriquées maison et non l' ensemble)
Si il y avait une coupure vive thermique, la pièce risquerait de casser à cet endroit là.
Chose à savoir aussi, c' est que le trempage ne peut être fait qu' une fois sur la même pièce, (surtout sur les petites pièces de précision à forte contrainte), en effet, le fait de la tremper, détremper puis retremper... ne fera que la rendre de plus en plus fragile.
Pour détremper une pièce trempée, il suffit de la chauffer à rouge (cerise) puis de la laisser refroidir lentement en l' écartant petit à petit de la flamme puis la laisser tranquillement revenir à température ambiante (en la déposant sur une pierre réfractaire pour ne pas mettre le feux à la baraque :x )
En résumé, pas besoin de matériel spécifique pour ce type de traitement, un bol d' eau, un bec a gaz type bec bunsen, une pince, une allumette et le tour est joué.

Purée, j' ai je cerveau qui chauffe là :smoke: :smoke: :smoke:

Très intéressant. Je vois qu'en Belgique, on apprend plus de choses que dans les écoles de notre belle France. J'ai des rudiments de latin et d'histoire-géo qui ne m'ont strictement jamais servi à rien. On aurait mieux fait de m'apprendre des trucs comme ça.
J'essaierai la trempe quand j'aurai un peu de temps. :top:

Oui, je suis intéressé par des photos de ta fraiseuse. Je fais un MP.

Je me rends compte que mon portique CNC est un outil formidable et polyvalent, mais qu'il ne remplace pas complètement la vraie fraiseuse en fonte et à manivelles de papy.
J'ai commencé à me renseigner sur les petites fraiseuses classiques abordables. Franchement, vu les prix, il vaut mieux acheter une machine en acier plutôt que la faire soi-même en alu. En fait, le meilleur choix est de prendre une conventionnelle puis de la numériser chez soi car entre le prix d'une fraiseuse classique et celui de la même en version CNC, j'ai constaté un facteur de 3 (je n'exagère pas)

Finalement, c'est dans les équipements et consommables qu'on se fait plumer par les vendeurs. Plus que dans la machine elle-même.

Salut monsieur Manobet,

Je ne suis pas certain qu' on apprend plus de choses en Belgique que chez vous, nos voisins Français. La seule chose importante c' est de bien choisir son école par rapport à ce que nous voulons faire de notre avenir. (à condition aussi que nos profs soient compétents, ce qui n' est pas toujours le cas)
Pour ma part, j' en ai baver aussi avec le latin mais je me suis vite rendu compte (au détriment de mes parents) que ce n' était pas ma voie...


Concernant les fraiseuses, les modèles à commandes numériques sont évidemment plus précises et "direct à l' emploi", ce qui n' est pas le cas d' une fraiseuse manuelle comme la mienne qui demande beaucoup d' entretient et plus de soins particulièrement au niveau des réglages.
Comme tu le dis si bien, la vraie fraiseuse de papy reste irremplaçable, à condition de bien savoir l' utiliser et surtout, que de nos jours, on n' a plus rien inventé!
Cela dit, j' ai un amis qui a numérisé une ancienne fraiseuse des années 1900 avec moteurs pas à pas et toute l' électronique nécessaire, comme quoi tout est faisable :roll: